Attention!
Une gestion correcte du milieu de vie des abeilles est indispensable mais ne suffit pas à leur santé.
Les abeilles comme tout être vivant peuvent être victimes de prédateurs et de pathologies diverses susceptibles d’être combattus par des médicaments dont la cible peut être l’abeille, mais aussi parfois uniquement le prédateur : par exemple, le traitement de la varroose ne cible pas l’abeille, qui subit le traitement appliqué dans son milieu de vie, mais le varroa qui vit sur et au dépend de l’abeille.
Au contraire le traitement d’une affection bactérienne du couvain ne peut se concevoir que par une molécule active qui passe dans la larve et de ce fait atteint la bactérie qui l’infecte.
Au delà de cette distinction sémantique, le traitement d’une ruche a certes un impact local, car aucune thérapeutique est totalement neutre sur les abeilles, mais a également des conséquences sur les ruches autour, les ruchers avoisinants voire sur la résistance de l’agent pathogène dans l’environnement.
Enfin, la ruche produisant des produits consommés dans l’alimentation humaine (miel, gelée royale) donc des implications directe sur l’homme, les traitement ne doivent pas impacter le consommateur de miel par exemple.
C’est en prenant toutes ces dimensions (auxquelles il faut ajouter les implications financières et l’équilibre bénéfice-risque) que la stratégie thérapeutique doit être élaborée, ce qui veut dire que l’on ne décide pas dans son coin de faire telle ou telle application de tel ou tel produit en ne tenant compte que des dires de tel ou tel : il ne doit pas y avoir de traitement des abeilles qui ne soit pas conforme à l’état des connaissances et des autorisations.
En France, aucun traitement antibiotique n’est autorisé sur des abeilles, en raison entre autre de la diffusion dans le miel et donc le passage à l’homme, et de la genèse de résistances de bactéries pathogènes pour l’homme aux antibiotiques.
Accepter la responsabilité d’avoir des ruches impose de se tenir au courant des évolutions scientifiques et techniques qui se traduisent dans des recommandations des autorités sanitaires diffusées par différentes structures : rucher-école, GDSA, revues...... avec une utilisation uniquement de produits autorisés pour l’apiculture. Ils doivent être testés et conditionnés pour cette utilisation, en un mot avoir une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) avec une posologie, des conditions et une durée d’application en accord avec les connaissances scientifiques actualisées.
Toute autre pratique expose à une toxicité par sur-dosage pour une utilisation en apiculture, ou par la présence de contaminants non adéquats, ou des conséquences écologiques sans commune mesure avec le bénéfice attendu.